Témoignage de undeuxtrois
Posté : sam. 4 sept. 2010 22:13
Bonjour kinoute,
Je me retrouve beaucoup dans ton témoignage et c'est pourquoi je vais me permettre de faire le mien a la suite du tien.
J'ai 24 ans, j'ai derrière moi deux ans d'acouphènes, 1 an d'hyperacousie douloureuse, et .. 12 ans de musique éléctronique constamment au volume max, parce que "quand on peut aller plus haut et ressentir plus fort alors pourquoi hésiter ?" De la même manière j'ai toujours su que j'écoutais trop fort la musique, et durant 5 ans jusqu'en 2008 je sortais 5 soirs par semaine, avec toujours le même cocktail : alcool et musique forte a volonté, qui m'ont à l'époque plus d'une fois renversé le coeur. C'est sans compter les journées à découvrir de la musique les oreilles perdues dans les enceintes au point que je n'avais plus conscience du volume, et ce ipod nano importé de singapour pour économiser de l'argent qui n'était pas aux normes européeennes.
Je ne reviendrai pas plus sur ce que j'appelle désormais "ma vie d'avant". Mon premier contact avec les acouphènes un soir de mai 2008 m'a amené directement sur ce site, qui m'a fait peur au point que je suis allé directement aux urgences étant donné les recommandations. L'ORL le lendemain m'a laissé partir avec corticoides et vastarel, sans plus de recommandation qu'écouter moins fort la musique. Ce que je n'ai pas suffisament respecté. De la meme manière aujourd'hui la phrase "c'est ma faute" ne cesse de trotter dans ma tête. Ainsi il m'a fallu plusieurs mois pour prendre conscience de l'état de gravité des choses, le temps que s'installe l'hyperacousie douloureuse. Cette année la, et n'ayez pas peur si vous lisez ce témoignage et que ça commence pour vous, parce que ne pas avoir peur c'est le principal au début tant qu'on prend totalement conscience du danger qu'on encourt, cette année la j'ai tout perdu. Petite amie, amis, argent, audition, concentration, pensées, j'ai redoublé ma troisième année de médecine, plus de sorties, plus d'alcool, être une autre personne, tout réapprendre...
J'ai réellement pris conscience de l'intensité de mon mal il y a un an. J'ai la chance d'etre en médecine et de pourvoir etudier la chose de près, même si évidemment comme nous le savons tous il n'y a pas de remede miracle. Mon redoublement a été très difficile, et aujourd'hui j'estime que ma vie c'est me battre constamment, me battre pour me faire respecter malgré la douleur qui ne transparait pas aux autres, me battre pour trouver le temps de me reposer, m'armer de patience pour comprendre quelles autres attitudes soulagent l'hyperacousie.
Voici mes principales méthodes :
- la douche est pour mois le plus efficace. elle soulage la douleur quasiment a tous les coups, j'en prends trois par jour, je vous laisse imaginer ma facture d'eau..
- ne jamais s'énerver, meme quand on a mal, meme quand c'est insupportable. Eviter toute mauvaise pensée, contre les autres, ou contre soi meme, tout simplement par bonne éducation. Car la bonne éducation fait du bien, le respect de soi, le respect des autres, se tenir droit de manière générale, ne pas pester contre le monde, ne pas rejeter sa douleur et son mal sur les autres, ne pas se plaindre, garder les choses en soi finalement, c'est dur d'abord, très dur, extrèmement dur, mais ca paie. Parce que la fierté guérit un peu. Tout du moins elle permet de tolérer un peu mieux ce que nous vivons chaque jour car de toute façon les autres ne sont pas capable de comprendre, et c'est normal, comment comprendraient ils ? L'autre ne pourra jamais vous aimer au point de faire disparaitre notre hyperacousie et votre douleur, ce sera toujours a nous de la prendre en charge entièrement, alors j'ai décidé de ne pas la laisser transparaitre, de ne pas laisser les autres excuser ma faiblesse. Seuls mes proches savent, en stage au travail, meme si je vais mal, meme si je passe souvent pour un éberlué un fou ou un lunatique personne ne sait ce qui m'arrive, parce que les gens ne feraient de toute façon que prendre du terrain sur vous.
- la confiance en soi, meme si je suis diminué, sans cesse je cherche a me prouver que je suis toujours capable de travailler et de faire des choses, et jamais je ne cesse de me faire progresser. Se tenir droit et ne pas s'énerver, ressentir le reste de son corps. Ecouter mes acouphènes quand la fatigue arrive, quand la douleur est trop forte, me reconcentrer sur ce son me fait souvent du bien, meme si au début il m'angoissait terriblement. Maintenant il fait partie de moi, il m'élève, me rappelle presque qui je suis. J'aime ce son aigu qui finalement me tire vers le haut, et varie d'intensité. Parfois le son est plus aérien, parfois plus plein, parfois plus électronique, parfois plus filant... Et je note l'état d'esprit qui va avec.
- Evidemment eviter toute pollution sonore au maximum, les rues remplies de monde, les avenues de voiture.. J'ai des boules quies ER20 constamment dans la poche.
- J'écoute de la musique classique désormais. Beethoven notamment qui souffrait aussi d'hyperacousie. Il m'a lui meme beaucoup apporté. La musique classique maintient l'esprit vers le haut. Avoir un esprit vers le haut diminue l'hyperacousie et la douleur.
- Je suis hyperattentif à mes oreilles. C'est presque ma passion. Je rescend chaque modification, des dizaines dans la journées. Cela me permet de reprendre des sensations totalement perdues à une époque ou encore il y a quelque mois je n'était qu'un zombie. Oui un zombie vraiment. Quand je vois les photos je ne ressemblait a rien, et d'ailleurs je ne me reconnaissait meme pas dans la glace.
Si vous avez plus de conseils à me donner, je suis preneur.
Je suis interessé par l'acide alpha lipoique et pense peut etre m'en procurer bientot.
Dans tous les cas, je reste persuadé, j'ai bon espoir en tout cas, que la rigueur et la patience permet d'atténuer avec le temps l'hyperacousie liée a un traumatisme sonore, ou en tout cas de bien mieux la supporter.
Merci de m'avoir lu.
Je me retrouve beaucoup dans ton témoignage et c'est pourquoi je vais me permettre de faire le mien a la suite du tien.
J'ai 24 ans, j'ai derrière moi deux ans d'acouphènes, 1 an d'hyperacousie douloureuse, et .. 12 ans de musique éléctronique constamment au volume max, parce que "quand on peut aller plus haut et ressentir plus fort alors pourquoi hésiter ?" De la même manière j'ai toujours su que j'écoutais trop fort la musique, et durant 5 ans jusqu'en 2008 je sortais 5 soirs par semaine, avec toujours le même cocktail : alcool et musique forte a volonté, qui m'ont à l'époque plus d'une fois renversé le coeur. C'est sans compter les journées à découvrir de la musique les oreilles perdues dans les enceintes au point que je n'avais plus conscience du volume, et ce ipod nano importé de singapour pour économiser de l'argent qui n'était pas aux normes européeennes.
Je ne reviendrai pas plus sur ce que j'appelle désormais "ma vie d'avant". Mon premier contact avec les acouphènes un soir de mai 2008 m'a amené directement sur ce site, qui m'a fait peur au point que je suis allé directement aux urgences étant donné les recommandations. L'ORL le lendemain m'a laissé partir avec corticoides et vastarel, sans plus de recommandation qu'écouter moins fort la musique. Ce que je n'ai pas suffisament respecté. De la meme manière aujourd'hui la phrase "c'est ma faute" ne cesse de trotter dans ma tête. Ainsi il m'a fallu plusieurs mois pour prendre conscience de l'état de gravité des choses, le temps que s'installe l'hyperacousie douloureuse. Cette année la, et n'ayez pas peur si vous lisez ce témoignage et que ça commence pour vous, parce que ne pas avoir peur c'est le principal au début tant qu'on prend totalement conscience du danger qu'on encourt, cette année la j'ai tout perdu. Petite amie, amis, argent, audition, concentration, pensées, j'ai redoublé ma troisième année de médecine, plus de sorties, plus d'alcool, être une autre personne, tout réapprendre...
J'ai réellement pris conscience de l'intensité de mon mal il y a un an. J'ai la chance d'etre en médecine et de pourvoir etudier la chose de près, même si évidemment comme nous le savons tous il n'y a pas de remede miracle. Mon redoublement a été très difficile, et aujourd'hui j'estime que ma vie c'est me battre constamment, me battre pour me faire respecter malgré la douleur qui ne transparait pas aux autres, me battre pour trouver le temps de me reposer, m'armer de patience pour comprendre quelles autres attitudes soulagent l'hyperacousie.
Voici mes principales méthodes :
- la douche est pour mois le plus efficace. elle soulage la douleur quasiment a tous les coups, j'en prends trois par jour, je vous laisse imaginer ma facture d'eau..
- ne jamais s'énerver, meme quand on a mal, meme quand c'est insupportable. Eviter toute mauvaise pensée, contre les autres, ou contre soi meme, tout simplement par bonne éducation. Car la bonne éducation fait du bien, le respect de soi, le respect des autres, se tenir droit de manière générale, ne pas pester contre le monde, ne pas rejeter sa douleur et son mal sur les autres, ne pas se plaindre, garder les choses en soi finalement, c'est dur d'abord, très dur, extrèmement dur, mais ca paie. Parce que la fierté guérit un peu. Tout du moins elle permet de tolérer un peu mieux ce que nous vivons chaque jour car de toute façon les autres ne sont pas capable de comprendre, et c'est normal, comment comprendraient ils ? L'autre ne pourra jamais vous aimer au point de faire disparaitre notre hyperacousie et votre douleur, ce sera toujours a nous de la prendre en charge entièrement, alors j'ai décidé de ne pas la laisser transparaitre, de ne pas laisser les autres excuser ma faiblesse. Seuls mes proches savent, en stage au travail, meme si je vais mal, meme si je passe souvent pour un éberlué un fou ou un lunatique personne ne sait ce qui m'arrive, parce que les gens ne feraient de toute façon que prendre du terrain sur vous.
- la confiance en soi, meme si je suis diminué, sans cesse je cherche a me prouver que je suis toujours capable de travailler et de faire des choses, et jamais je ne cesse de me faire progresser. Se tenir droit et ne pas s'énerver, ressentir le reste de son corps. Ecouter mes acouphènes quand la fatigue arrive, quand la douleur est trop forte, me reconcentrer sur ce son me fait souvent du bien, meme si au début il m'angoissait terriblement. Maintenant il fait partie de moi, il m'élève, me rappelle presque qui je suis. J'aime ce son aigu qui finalement me tire vers le haut, et varie d'intensité. Parfois le son est plus aérien, parfois plus plein, parfois plus électronique, parfois plus filant... Et je note l'état d'esprit qui va avec.
- Evidemment eviter toute pollution sonore au maximum, les rues remplies de monde, les avenues de voiture.. J'ai des boules quies ER20 constamment dans la poche.
- J'écoute de la musique classique désormais. Beethoven notamment qui souffrait aussi d'hyperacousie. Il m'a lui meme beaucoup apporté. La musique classique maintient l'esprit vers le haut. Avoir un esprit vers le haut diminue l'hyperacousie et la douleur.
- Je suis hyperattentif à mes oreilles. C'est presque ma passion. Je rescend chaque modification, des dizaines dans la journées. Cela me permet de reprendre des sensations totalement perdues à une époque ou encore il y a quelque mois je n'était qu'un zombie. Oui un zombie vraiment. Quand je vois les photos je ne ressemblait a rien, et d'ailleurs je ne me reconnaissait meme pas dans la glace.
Si vous avez plus de conseils à me donner, je suis preneur.
Je suis interessé par l'acide alpha lipoique et pense peut etre m'en procurer bientot.
Dans tous les cas, je reste persuadé, j'ai bon espoir en tout cas, que la rigueur et la patience permet d'atténuer avec le temps l'hyperacousie liée a un traumatisme sonore, ou en tout cas de bien mieux la supporter.
Merci de m'avoir lu.