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Mon hyper et mes acs.

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MilkyMars
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Enregistré le : dim. 29 août 2010 03:15

Mon hyper et mes acs.

Message par MilkyMars » dim. 29 août 2010 03:20

Voilà ma petite histoire :

Je connais les symptômes depuis longtemps en fait depuis très longtemps même.
Un de mes premiers souvenirs quand j'était petit est cette musique dans ces voitures qui passaient en bas de ma rue, les basses me faisait bizarre et j'allais me planquer dans une pièce isolée, à l'époque j'étais tout petit.
Je me souviens de quelques détails comme les alarmes incendies, les feus d'artifices, les sirènes de véhicules de police etc, que je n'aimais jamais, je trouvais ça insupportable mais je voyais que personne ne se bouchait les oreilles, je trouvais ça étrange.
Et ces sifflements qui m'empêchait de trouver le sommeil la nuit tellement je me concentrais dessus, je me souviens en avoir parlé à ma mère qui m'avait répondu que c'était normal.
Puis au collège j'ai souvenirs que lorsque qu'on me demandais des réponses en chuchotant pendant les interros je n'entendais pas, on me répétais plusieurs fois mais je finissais rarement par comprendre.
A l'âge de 12/13 ans j'ai commencé à me rendre compte que certains bruits (moteurs de camions, pour les graves ou sifflets, la voix de ma prof de maths de l'époque, dans les aigues) me faisait "bizarre" dans l'oreille en fait ça ne faisait pas vraiment mal mais je sentais que je ne les entendais pas normalement c'est comme si ce bruit couvrait tous les autres et il m'était difficile de situer la source du bruit. Je suis donc allé chez mon médecin qui m'a dit que cela venait certainement du mon nez (qui a toujours été bouché).
Puis environ tous les ans je retournais chez mon médecin généraliste car cela ne passait pas, la plupart du temps c'était supportable mais il y avait toujours ces bruits que je ne percevait pas normalement. Mais je pensais que ce n'était rien.
J'ai pourtant toujours voulu jouer de la batterie, quand j'étais gosse je jouais avec des fourchettes sur des boites en carton, puis j'ai commencer les cours de caisse claire à 6/7 ans, j'ai en suite appris le solfège et joué de la clarinette pendant 4 ans en concervatoir. Jusque là c'était supportable les bruits aïgues me faisait "bizarre dans les oreilles" un peu comme quand ma mère me faisait des smacks dans l'oreille quand j'étais plus petit, je détestais ça !!!!

A l'âge de 13/14 ans j'ai commencé le vélo, j'ai toujours aimé, en fait c'était un peu ma seconde passion. J'en ai fais pendant 3 ans en club puis j'ai arrêter complétement pour me concentrer sur mes études, j'avais du mal à gérer les entrainements tous les deux jours avec mes devoirs etc... C'est à ce moment que j'ai décidé de reprendre les percussions.

Quand j'ai recommencé la musique je me suis toujours protégé car à l'inverse des musiciens que je connaissais je n'ai jamais supporter la musique à pleins volume, jamais je n'aurais pu jouer de la batterie sans protections.
J'ai joué dans un premier groupe, ça a duré 1 an puis j'ai monté un autre groupe avec un guitariste que je venais de connaitre, au bout d'1 an nous avons commencé à nous produir en concerts un peu partout dans la région, pour moi c'était toujours pareil : bouchons + casque anti-bruit mais malgré tout je sentais que mes acouphènes augmentaient, je suis donc allé voir un ORL qui m'a dit que même protégé mes oreilles morflaient à cause de la conduction des vibrations par voie oseuse. J'ai commencé à avoir peur d'aller en répère, oui je craignait que ça s'aggrave.

Tout à basculer un jour où j'allais chez mon père, il y avait la fête sur la place de la ville, quelqu'un à voulu assassiner son dealer à qui il devait de l'argent (enfin j'ai pas trop suivi l'histoire), il y a un coup de feu, j'étais à 50m environ, j'ai eu l'oreille littéralement détruite. Depuis ce moment mes acouphènes sont deux fois plus présentes, surtout à l'oreille gauche et j'avais l'impression d'entendre bizzare, comme ça me le faisait auparavent pour les bruits très graves ou très aïgues mais là ça le faisait pour tous les bruits, je suis retouné chez mon ORL qui m'a dit que mon oreille avait du être un peu endommagé, j'ai réçu un court traitement de vasodilatateurs. L'ORL m'a dit que ça passera, qu'il faudrait attendre un peu, que j'aurais peut-être un petite perte d'audition mais rien de grave, je pourrais continuer la musique sans problème.Sauf que j'ai bien compris que ça ne serait plus le cas. Le bruits des supermarché, à la fac dans les amphis, partout, les couverts, la vaisselle, les voix, même la mienne, tout me faisait mal !
Quelques jours plus tard je recevais ma toute nouvelle batterie que j'avais pu m'offrir avec l'argent de nos concerts et en ayant économiser pas mal. La semaine d'après première répètition sur ma nouvelle batterie, toute neuve, je supportais le bruits mais quelques fois malgré les bouchons et le casque anti-bruit ça me faisait toujours cette sentation très desagréable. Après la répètition, une dose d'acouphène supplémentaire cette fois-ci dans les graves, un gros bourdonnement dans l'oreille droite.
Ce jour là j'ai compris que la musique c'était fini pour moi. J'avais 18 ans.

Et vous savez, c'est pas évident d'arrêter comme ça. Tous mes amis sont musiciens, toute ma vie tournais autour de la musique. J'ai toujours rêver d'être batteur, depuis tout gamin. Dans ma famille beacoup sont musiciens ma mère et ma grande soeur chantent dans une chorale, même dans ma belle famille, beaucoup de musiciens.
J'ai vu toute ma vie s'éffondrer devant moi, le groupe que j'avais monté, mes années de concervatoire, tous mes projets annéantis. Je suis resté toute un après-midi à pleurer devant ma batterie lorsque je suis parti la retirer de notre salle de répétition. Mais je savais qu'il fallais que j'arrête de toute façon je n'avais pas le choix, ma vie étais déjà un enfer (et elle l'est toujours) alors si je voulais continué à supporter je devais arrêter la musique.

J'étais perdu, tout à si brusquement changer, dans mes rêves (ou plutôt mes cauchemards), lorsque j'arrivais à dormir, je me voyais faire des conerts, de nouvelles compos, ressentir la musique comme avant (rien que de l'écrire j'en ai les larmes aux yeux). C'étais honnêtement la pire période de me vie, et de loin. Heureusement que ma copine était là (et heureusement qu'elle est toujours là) sinon je ne serais sûrement plus là aujourd'hui. Plutôt que de m'acheter une nouvelle double-pédale j'ai fais faire des bouchons moulé avec filtres de -9dB, -15dB, -25dB et -29dB, pour pouvoir continuer à aller à la fac. Les repas de famille, les fêtes, les mariages c'était fini, je ne pouvais plus y aller. La plupart du temps de restais enfermé dans ma chambre mais j'ai vite réaliser que rester enfermé à broyer du noir ce n'était pas la bonne solution. Alors j'ai décidé de ne pas me laisser anéantir, j'avais besoin de réfléchir à ce qu'allait devenir ma vie maintenant.

Je suis parti, seul avec moi-même marcher, marcher sur le Chemin de Compostelle, me laissant une semaine pour tout préparer. Un mois seulement mais un mois dans le calme à marcher huit heures par jour avec un sac de 10 Kg, laver ses vêtements avec son savon dans les refuges. Je n'ai jamais été croyant, enfin pas en un Dieu mais je crois en la Nature. Et elle m'a été bénéfique.
Quand on marche 600 Km tout seul, à se nourrir de ce qu'on peu acheter avec le peu d'argent embarqué, marcher de 6h à 15h sans savoir où l'on va dormir le soir ni si on pourra se doucher à l'eau tiède ou faire sécher ses vêtements ; on se rend compte que tout le reste, finalement, ce n'est que du superflux.
Je suis arrivé les pieds endoloris, pleins d'ampoules mais la tête haute, j'étais fier de moi.
En revenant dans le train et surtout dans le métro les bruits sont redevenu insupportables, même avec les bouchons c'était crisant, j'étais mieux à marcher sur les petites routes de campagnes...

Je ne peux pas dire que j'ai changer radicalement de mode de vie j'ai toujours mangé sainement, luttant pour le végétarisme et l'équilibre alimentaire.
J'ai revendu ma batterie encore neuve pour me racheter un vélo. Celui qui me restais du temps ou j'en faisais en club était devenu trop petit pour moi.
Toujours en portant mes bouchons j'ai recommencé le vélo (rassurez-vous j'entend quand même les voitures, moins qu'avant (et heureusement, je ne le supporterais plus) mais je roule en toute sécurité). J'en fais toujours, je recherche les endroits calmes, la campagne.

Je suis resté ami avec les membres de mon ancien groupe mais j'avou que lorsqu'il parlent un peu de musique j'ai la larme à l'œil, je n'aime pas parler de ça pourtant c'était ma passion.
Mes autres amis et bien je ne leur parlent plus puisque je ne parle plus musique avec eux on a plus grand chose en commun.
Ma mère me comprend un peu car elle était gymnaste de haut niveau et suite à une triple fracture de la cheville elle a été contrainte d'arrêter, depuis elle jamais pu recourir et donc bien entendu fini le sport, c'était sa passion, elle était professeur de sport. Elle s'est réfugié dans la musique en intégrant une chorale. Moi et bien j'ai fais un peu le contraire, tous deux forcés par le destin.
Mon père s'en fiche, comme il s'est toujours fichu de ses enfants mais ça c'est un autre sujet.
Et ma copine me supporte comme je suis, avec mon handicap. Je sais que je l'empêche de faire pas mal de chose, en tout cas avec moi, on ne va plus au cinéma ni à la patinoire mais elle sait que ce n'est pas vraiment de ma faute.

J'ai toujours fait attention à mes oreilles, en tant que musiciens c'était mon principal outils de travail et pourtant contrairement à la plupart de ceux que je connais et qui ne se protègent jamais je me retrouve avec cette hyperacousie qui a détruit m'a vie et qui continu à me rendre la vie impossible chaque jour. Et heureusement je me suis arrêter à tant car sinon je n'aurais pu reprendre les quelques activités calmes que j'ai aujourd'hui et j'aurais continué à déprimer enfermé chez moi.