Acouphènes et hyperacousie

[Nouma]

Bonjour à toutes et à tous,

J'ai 30 ans, et je suis professeur dans l'enseignement secondaire supérieur en Belgique. J'ai des acouphènes de différentes tonalités dans les deux oreilles, dont une plus présente dans l'une que dans l'autre. J'ai ce problème depuis l'adolescence, selon moi suite à un mauvais plongeon et selon l'ORL à cause du stress. Après mes études universitaires j'ai fait différents métiers ; administratif, militaire, moniteur sportif, et à présent, depuis seulement un mois, professeur. Le fait est que je constate un lien de cause à effet entre mon environnement de travail et l'augmentation de l'intensité des acouphènes et de l'hyperacousie (le plus gênant chez moi étant les acouphènes). Mon ORL m'a prescrit du repos ainsi qu'une cure de Medrol, mais au moindre "traumatisme" sonore, l'intensité redevient omniprésente.

C'est le métier que je veux faire depuis des années, et malheureusement je sens mon avenir en tant que professeur est déjà compromis. J'ai un rendez-vous vendredi prochain pour une séance d'hypnose, mais j'ai sincèrement l'impression qu'au mieux, j'y ferai moins attention, car en continuant dans mon environnement de travail, l'hypnose ne fera qu'alléger les symptômes. La cause actuelle en tout cas étant mon propre job, cela me semble logique, bien que les professionnels de la santé aient du mal à l'admettre. Tout au plus, ils disent qu'effectivement c'est un environnement bruyant. J'ai utilisé une métaphore chez le médecin pour lui faire comprendre où je voulais en venir : si je mets la main sur le feu, qu'allez-vous me conseiller ? de retirer ma main (quitter mon boulot et en trouver un plus silencieux) ou de mettre un gant (thérapie d'habituation, hypnose, etc.) ?

Autre constat personnel. Au départ, je pensais que c'était vraiment à cause du bruit généré par les élèves. En réalité, je pense que c'est bien plus lié à ma propre voix. En effet, j'ai des classes avec de nombreux élèves, en moyenne 26. Ce qui veut dire que pour me faire entendre, je suis obligé de parler fort. Au point, que parfois j'ai l'impression que ma voix résonne dans ma boîte crânienne. Résultat : en fin de journée, je me sens totalement épuisé, comme si j'était sonné - c'est le cas de le dire, avec la présence d'acouphènes. Situation qui me paraît donc insoutenable sur du long terme. J'ai pensé à acheté un micro serre-tête afin d'éviter de parler fort. C'est la seule solution que j'ai trouvée pour peut-être continuer ce métier, voire le temps de trouver autre chose.

Ma qualité de vie s'en trouve affectée. D'autant plus que l'aggravation du problème est lié à mon activité professionnelle, ce qui est délicat quand on a des responsabilités, un prêt à rembourser, etc. Problème qui peut sembler bénin parce qu'invisible, mais omniprésent dans l'esprit. En tous cas, je ne le souhaite à personne.

Je voulais partager avec vous ma situation qui est actuellement très difficile.

Courage à ceux qui connaissent le même genre de difficulté.

Bonne journée

[spokeman]

Bonjour,

J'ai 53 ans et il y a 6 semaines encore je menais une vie active et normale. Ingénieur et sportif, ma vie était rythmée par mon travail, ma famille et les différents sports que je pratiquais. J'ai un fils que j'aime, la chance d'avoir encore mes parents et j'ai rencontrée il y a 3 ans la femme de ma vie après un divorce et différentes belles histoires qui se sont révélées finalement courtes. Bref une vie équilibrée et très heureuse, avec du bonheur et aucun problème d'argent.
Ma vie a basculé il y a 5 semaines, avec un premier acouphène dans l'oreille gauche qui est venu perturber mes nuits. je ne me suis pas inquiété mais il a continué, s'est amplifié et gagné rapidement la 2eme oreille. Je suis devenu assez rapidement hyperacousique au point d'avoir du mal a me doucher, le bruit de l'eau commencant à me géner. Même ma propre voix est devenu gênante. J'ai du arrêter de travailler bien entendu. j'ai testé les ORL, stomatos, acupuncteurs, magnétiseurs, psychiatre, sohrologue etc...
Je suis retourné chez le dentiste, car le premier acouphène est intervenu alors que je prenais des antibiotiques suites a une douleur inexpliquée à une dent, mais il n'a rien trouvé alors que la douleur faible est toujours présente.
Aujourd'hui je dors difficilement entre 1 et 6 heures pas nuit avec un traitement lourd pour cela (antidépresseur, 2 somnifères, anxiolitique) , moi qui dormais sans problème mes 7 a 9 heures par nuit. Je pense que j'ai pris plus de médicaments les 2 dernières semaines que dans tout le reste de mon existence
J'écris ce mail avec un casque de chantier sur la tête pour me protéger du bruit du ventilateur de mon PC.
Bizarrement ces acouphènes ont continué a augmenter fortement (sifflements aigus autour de 12000 Hz je pense + bourdonnement léger) alors que tous mes interlocuteurs me disaient que ce n’était pas possible (y compris les personnes qui assurent la permanence téléphonique de france acouphènes et qui sont des personnes vraiment bien et que je remercie). Les médecins sont dépassés visiblement ou du moins ne comprennent pas. Je teste actuellement un traitement avec du Tegreto, un antiepileptique. Je m'accroche
Depuis quelques jours, chaque minute de ma vie est un challenge. Je n'arrive même plus a sortir de mon lit plus de quelques heures par jours pour rejoindre mon canapé. Je ne suis plus en état de faire des courses et ce sont mes parents qui me nourrissent et ma compagnes qui m'aide a faire le reste...
Ca crie tellement que j'ai parfois du mal a respirer, je suis parfois au bord du malaise. Moi qui aime la vie, je pense au suicide, non pas pas pour quitter ce monde que j'adore mais pour mettre fin a ce supplice. Je pense à tous mes proches qui me soutiennent, à mon fils qui passe le bac, ce fils qui est la prunelle de mes yeux. C'est pour eux que je m'accroche.
Je cherche encore une piste de sortie, un espoir.
Quelqu'un aurait il une solution que je n'aurais pas testé et qui pourrait m'aider à supprimer ces acouphènes ?

[.Georges.]

Bonjour,

vraisemblablement l'antibio qui a attaqué votre audition. A ce propos on vous a mesuré une baisse ou votre audition n'a pas bougé ?
Vous avez essayé d'accommoder votre espace sonore d'un bruit blanc/brun/rose etc ? Qlq chose qui vous permette de maintenir un seuil de perception plus raisonnable avec votre hyperacousie… soit au casque, soit en bruit de fond.
Si le tegretol ne fonctionne pas, n'hésitez pas à essayer d'autres antiépileptiques, qlq fois le dosage peut entrer en compte aussi..
A se demander aussi à vous lire si un nerf quelconque n'a pas été malmené avant la prise d'antibios… perso j'ai souvent des névralgies, par crise, la sensation d'avoir des caries sur toutes mes molaires, et la douleur va de pair avec la perception de l'acouphène et son timbre aussi, plus l'hypersensibilité au bruit qui peut varier.
Au plaisir de vous lire
Courage

[spokeman]

Bonjour Georges
Aucune baisse d'audition constatée. j'ai même d'après le professeur Poncet une bonne audition pour mon age.
Je suis complètement désocialisé alors qu'il y a encore un mois 1/2 j'avais une vie hyperactive.
On m'a brièvement testé les bruits blancs à l'hopital Rotchild mais impossible de couvrir l’acouphène. Il monte au dessus du bruit. ce sifflement est extrême, et s'accompagne maintenant d'un bourdonnement.
L'hyperacousie quand elle arrive est douloureuse. L'impression que l'on me tire le tympan. je passse mon temps a essayer de déglutir.
Je suis vraiment démuni devant le manque de solutions. On me conseille de me détourner de l'acouphene, de penser à autre chose. Mais il est tellement fort que c'est pour moi à ce jour impossible. Je survis.
Certains médecins semblent penser que je créée moi-même ce sifflement en y pensant...
je comprends l'influence du stress mais je me demande comment alors que j'étais non stressé, j'ai pu attraper quelque chose de semblable.
Bonne soirée

[.Georges.]

Bonjour,

je vous comprends, c'est vraiment déstabilisant quand ça vous tombe dessus, d'autant que chez vous apparemment rien ne présageait son apparition, violente qui est plus est. La plupart des acouphéniques/hyparousiques se désocialisent très rapidement, même lorsque le cas n'est pas aigu. La première raison invoquée est la crainte que ça empire. On a beau se motiver, remotiver, la frayeur s'empare de vous et vous dépasse.
Pour l'hyperacousique c'est la douleur et l'hypersensibilité. Les deux ne vont pas nécessairement ensemble… j'ai souvent l'impression qu'on peut mieux maîtriser quand il s'agit de douleur avant tout car la douleur ça se gère… mais l'hypersensibilité vous pourrit littéralement la vie, à faire des bonds au moindre frottement.
Les bruits blancs viennent aider justement à baisser ce seuil de sensibilité, et à rendre l'acouphène moins perceptible. Il ne faut d'ailleurs surtout pas le couvrir, cela provoque l'effet contraire et vous aurez encore une plus grande perception de celui-ci. Toujours rester juste en-dessous.
Dans votre cas, soit l'acouphène est réactif, et dans ce cas plus vous montez le son et plus vous le percevez, soit le bruit utilisé n'est pas en mesure de le noyer. Il faut alors chercher d'autres sons, mettant en avant d'autres fréquences.
Vous disiez précédemment avoir mesuré votre acouphène à 12000hz, c'est très aigu… est ce que le professeur P. vous a fait passer un audioscan ? Car votre perte est peut-être située dans cette plage, qui n'est jamais mesurée dans un test d'audition standard.

Concernant le stress, c'est un cercle en fait, l'acouphène provoque l'apparition du stress, stress qui fait monter sa perception, perception omniprésente qui vous pousse à stresser encore plus etc, vous ajoutez la panique, l'angoisse, la dépression, les pensées morbides qui s'en suivent et rien ne peut plus vous sortir du trou. D'où la tentative première de vous faire retrouver un sommeil réparateur, de vous calmer etc…

L'on peut aussi tenter les thérapies comportementales, mais votre parcours est très récent, et peut-être cache t il une autre pathologie… le point de départ est quand étonnant, si les antibios du dentiste (certains sont vraiment ototoxiques) ont fait des dégâts on doit vous trouver une lésion …

Si d'autres ont des idées …
Courage