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bientôt 20 ans avec les acs....

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jp89
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bientôt 20 ans avec les acs....

Message par jp89 » lun. 23 juil. 2012 10:24

Bonjour à vous tous
Je voudrais apporter mon témoignage sur ce qui m'arrive, même si cela ne sera pas joyeux, se taire n'est pas la solution, il faut faire face et se battre, on se le doit à soi même mais surtout pour sa famille
Tout a commencé en juin 1993 après une séance de tir, un sifflement est apparu dans l'oreille droite, comme beaucoup d'autres personnes, je me suis dit, " tiens j'ai une oreille qui siffle " et j'ai pensé que ça passerait
15 jours après, l'oreille gauche s'est mise à siffler également, là j'ai consulté un orl qui m'a prescrit un médoc qui n'a rien fait du tout
Il y a 2 ans, il a fallu que je me fasse appareiller des deux oreilles, la perte auditive m'empêchait de travailler correctement
j'ai eu la chance à l'époque d'avoir eu une aide financière car je n'aurais pas pu me payer deux appareilles à 1500 euros chacun
faites vous appareiller si vous le pouvez financièrement, entendre mieux permet de couvrir les acouphènes
j'ai terminé l'année 2011 très fatigué par mon boulot, la fatigue, on ne la sent pas venir mais elle s'installe sournoisement et le 25 janvier 2012, le burnout m'est arrivé en pleine figure
mon médecin m'a alors prescrit un arrêt de travail et du Lexomyl car je n'arrivais plus à dormir
au bout de 15 jours de traitement, il a fallu se rendre compte que ça ne suffisait pas et le traitement par psychotropes s'avérait nécessaire
j'ai repris le travail le 21 février, mes collègues m'avaient trouvés très fatigué mais moi je ne m'en rendais pas compte, je savais que je n'avais pas forme mais je ne pensais pas que ma figure en portait autant les traces, mon épouse me disait bien de temps en temps que j'avais une tête fatiguée mais ayant un caractère à ne jamais m'arrêter en maladie, je tenais malgré tout à reprendre le travail
cette journée du 21 février fut inoubliable pour moi car le soir, je n'ai plus eu de voix et d'énormes difficultés à respirer, étant bon marcheur et n'ayant jamais manqué de souffle, j'ai revu mon médecin qui m'a de nouveau arrêté
La semaine d'après, j'ai été convoqué par le médecin de l'administration car je suis Fonctionnaire de Police, je ne lui ai pas caché mon traitement même en sachant qu'il allait me mettre interdit de voie publique alors que ma vie a toujours été sur le terrain
il m'a écouté, a décidé que je reste à la maison et de me reposer en attendant de voir un psychiatre car le règlement le prévoit.
en attendant cette date ( 25 avril ), ma hiérarchie a décidé de me mettre au matériel et passant devant le psychiatre, cela a été une formalité et j'ai repris le travail à cette place
au travail, je sentais bien que ça n'allait pas, la nervosité, les acouphènes étaient bien plus envahissants, le souffle me manquait mais je ne baissais pas les bras, je voulais me battre
mais trois semaines plus tard, ce n'est pas moi qui ait gagné, les nerfs ont prit le dessus, je n'arrivais plus à parler et à respirer donc mon médecin m'a arrêté de nouveau
la douleur montait de la poitrine au niveau du sternum et jusqu'à la gorge
ma hiérarchie m'a fait convoqué au médecin de l'administration, j'étais devant lui complètement aphone mais il a décidé que je pouvais reprendre le travail
je suis rentré chez moi ( 300 kms aller/retour ) et l'après midi, là ça c'est accentué, je n'arrivais plus du tout à respirer, les acs étaient bien plus forts, les maux de tête très violents, mon épouse m'a emmené aux urgences à la polyclinique où j'ai eu la chance de rencontrer un médecin qui me connaissait très bien dans mon travail, son verdict a été sans appel, il m' a dit " tu es fatigué, repose toi le temps qu'il faudra et ça peut mettre très longtemps ".
les jours suivants ont été très pénibles, la fatigue, les acs, la difficulté de respirer étaient insupportables
j'ai prit conscience que je n'arriverais pas à m'en sortir tout seul et j'ai décidé de voir une psychologue détachée au service.

En étant à mon domicile, mon état de santé s'est amélioré, j'arrive à aller me promener à pied avec mon épouse, ce qui me permet de mieux jauger ma respiration, parfois je suis obligé de m'arrêter pour respirer mais la marche m'aide énormément.
elle m'a dit que la nuit, je contracte mes jambes,et le résultat, c'est qu'au au réveil, les crampes sont là.
les jambes sont toujours douloureuses, quand je marche, j'ai beaucoup de mal à garder un bon équilibre
la douleur au niveau du sternum s'est installée et je l'ai en continu, je manque de souffle en permanence, il suffit que je parle de quelque chose de contrariant pour que je perde ma voix.

J'ai décidé de porter mon témoignage sur ce qui m'arrive car tout cela est psychologique, les acouphènes jouent un rôle très négatif sur notre quotidien
même si on décide de ne pas y porter attention, inconsciemment ils nous usent la tête
les gens de notre entourage ne peuvent pas se rendre compte de ce que l'on endure 24h/24h, surtout les collègues de travail.
j'ai 52 ans passé, c'est moi qui ramène l'argent à la maison et tout cela me souci énormément, ma fille entre à l'université, mon fils se dirige vers un bac pro, si je ne suis plus capable de travailler, qu'allons nous devenir ........

Amitiés